CAHIER N°60

VIOLENCES INSTITUTIONNELLES

En hommage à Stanislaw TOMKIEWICZ

10 ans après la disparition du pédopsychiatre Stanislaw TOMKIEWICZ (1925-2003)

30 ans après le 1er congrès sur les violences institutionnelles organisé, à Paris, conjointement par l’AFIREM et ISPCAN*, l’AFIREM, en lien avec l’association « Les Amis de Tom », se propose de réinterroger cette thématique trop souvent passée sous silence. Les institutions dont les missions sont de garder, éduquer, protéger, soigner des enfants, peuvent dériver, plus ou moins insidieusement, vers d’authentiques maltraitances. Stanislaw TOMKIEWICZ nous en a fait prendre conscience dans ce qu’il nommait « violences en bosses, violences en creux ».

Où en est-on aujourd’hui, à la lumière de l’évolution des connaissances et des évolutions législatives et organisationnelles ?

Dans le contexte actuel, des dysfonctionnements institutionnels peuvent atteindre les professionnels, les mettre en difficulté dans leur exercice quotidien, et renforcer un risque de violence en retour à l’encontre des jeunes et des enfants suivis.

Comment soutenir engagement et créativité -individuels et collectifs- afin de préserver une dynamique institutionnelle qui garantisse l’accompagnement des enfants et de leurs familles ?

Ce numéro des cahiers se propose d’envisager les différents aspects de cette forme particulière de maltraitance, d’en analyser les fondements, d’identifier les résistances aux changements dans les institutions et les leviers souhaitables à trouver. Rémi Casanova apporte quelques points de repères sur les types de violence en institution Bernard Golse nous questionne : « peut-on imaginer une institution soignante sans dysfonctionnements et sans résistance aux changements ? ». Xavier Moya Plana, par un détour vers la mythologie, nous montre combien une institution doit soigner certaines fonctions au risque de dérive. Les violences au quotidien peuvent surgir à tout moment comme le rappelle Daniel Annequin qui s’est battu pour lutter contre la douleur chez l’enfant dans les soins à l’hôpital. Il peut en être autant, d’une autre manière, dans les institutions spécialisées comme en témoigne Claire Favrot . Marielle Vicet va nous montrer combien le travail interinstitutionnel peut être un élément préventif de la violence. Annick Le Nestour nous invite, elle, à penser le plaisir au travail et la créativité qui en découle, l’alliage délicat et précieux entre la curiosité et le désir d’apprendre, puis le plaisir à jouer du nouveau, tout ceci dans un climat d’effort et de persévérance. Michel Manciaux et « les amis de Tom » nous disent avec affection combien Stanislaw Tomkiewicz était un visionnaire en humanité.

*International Society for Prevention of Child Abuse and Neglect